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Angie : Du R&B au rap, l’Amour au centre

C’est en 2023, alors que je passais l’été à Paris, que j’ai entendu pour la première fois Méchant, une ballade moderne racontant une histoire d’amour avec un amant qu’on aime mais qui « fait mal au crâne sa mère ».  Je me souviens avoir scrollé Instagram fascinée par une écriture aussi poétique qu’authentique. Et le récit — dans lequel je m’étais un peu trop retrouvée — était conté par l’artiste Angie dans son EP intitulé L’Amoroso

Depuis son enfance au fin fond de la Bretagne, Angie a toujours su qu’elle était faite pour chanter, comme si c’était écrit dans les étoiles. Et son entourage l’a toujours vu pareil : ses sœurs et sa mère lui répétaient sans cesse « Tu es une star ». Elle commence à tracer sa destinée en 2019, à tout juste 18 ans, avec un premier projet, December 8th. Puis, elle enchaîne avec le désormais incontournable L’Amoroso et un projet acclamé en commun avec Lazulile premier, et à ce jour le seul disque collaboratif entre deux artistes françaises.

Oscillant entre sonorités R&B et hip-hop, il y a quelque chose de transcendant dans la musique d’Angie, de l’écriture méthodique à la livraison implacable. C’est cette ascension presque évidente qui l’a amenée jusque devant les caméras de Netflix pour l’émission rap Nouvelle École, qu’elle aurait dû faire 2 saisons auparavant. Lorsqu’on se rencontre dans un café dans l’ouest de Paris, elle est en train d’exploser sur les réseaux sociaux : passée de 8 000 à 20 000 abonnés sur Instagram et son nom figure en Top Tweet après la sortie du premier épisode. « C’est la minute trente la plus rentable de ma vie », dit-elle, amusée. « Les gens se sont pris une claque, et ils ont eu envie de découvrir le reste. »

Parce que son passage dans l’émission fut concis : elle a été éliminée à la deuxième épreuve après avoir oublié son texte. Un loupé qui ne définira pas le reste de sa carrière car elle relativise : « Dieu n’a jamais rien laissé au hasard par rapport à la musique pour moi, donc si ça se passe comme ça, c’est que ça devait se passer comme ça, tu vois. » Une chose est sûre, elle ne perd pas l’occasion de profiter de ce momentum pour faire connaître son travail au plus grand monde. Elle rappelle sur ses réseaux sociaux : « Ce n’est pas qu’Angie de Nouvelle École, c’est aussi Angie de Kiss?, ou de Rock The Boat ». Si son passage à Nouvelle École l’a propulsée sous les projecteurs, ses fondations musicales, elles, sont restées inchangées. Avant les caméras, les chiffres et les tweets, il y avait simplement l’amour et ses inspirations.

Le R&B, son premier amour

Alors que la serveuse lui ramène son thé glacé à la menthe aromatisé de sirop de vanille, elle me raconte que ses premiers coups de cœur musicaux ne sont autres que Lauryn Hill et Beyoncé. « Ma mère écoutait de tout, que ce soit du R&B, du rap, du jazz, du reggae. Je crois qu’en plus, elle travaillait dans une boîte de nuit quand elle était enceinte de moi. Donc j’ai toujours été sensible aux vibrations. » L’oreille musicale de sa maman l’accompagne aujourd’hui encore dans la création de sa musique. Elle lui fait régulièrement des retours, que ce soit sur son choix de prods ou sur les niveaux des basses dans ses sons. Idem pour ses petites sœurs qu’elle emmène souvent à ses concerts. La musique, c’est donc une histoire de famille.

Crédit photo : Paodeo

Et dans son art comme dans sa vie personnelle, l’Amour régit tout. Quand elle était petite, on la surnommait « Gigi L’amoroso », d’après une chanson de Dalida, d’où l’inspiration du titre de son deuxième disque. Entourée et guidée par l’amour, ses textes sont comme des lettres qu’elle n’aurait jamais envoyées à ses bien-aimés. « L’amour c’est le chemin, la destination, et le carburant. »

Aujourd’hui, elle écoute Jazmine Sullivan, kwn, et clôt le chapitre de l’histoire racontée dans l’Amoroso grâce à son plus récent projet, Aveux d’amour, dont les 3 premiers titres cumulent déjà plus de 40 000 écoutes. Le R&B restera toujours son premier amour et une pièce importante du puzzle Angie, mais impossible de la coincer dans une seule case. « Ça dépend de l’instant, de l’énergie et d’où la lumière va s’allumer. »  Sa musique est faite de R&B et de rap, et l’un ne va pas sans l’autre.

Chipie en cheffe, l’étoile montante du rap

À sa première apparition à l’écran sur Netflix, elle arrive en se mordant l’index, un geste qui n’est pas passé inaperçu et qui a même retenu l’attention de Naza qui l’a imité à son tour. « Chipie en cheffe », c’est le côté rap d’Angie. Pas comme un alter ego, mais plutôt comme la deuxième face d’une pièce. « C’est pas l’un ou l’autre. J’ai besoin des deux pour savoir que je suis Angie complètement. »

Quand elle a commencé à rapper, Angie s’est sentie encore plus puissante. Dans ses textes comme dans ses performances devant le micro. Et débloquer cette partie de sa musique lui a retiré 50 kilos des épaules. Pour elle, c’est une autre façon d’exprimer ses idées et ses humeurs. Dans ses écouteurs, il y autant La Mano 1.9 que Monaleo, mais si elle devait choisir un artiste avec lequel feater, ce serait absolument Josman : « Je me retrouve de ouf en lui et j’ai tellement écouté sa musique, ça serait précieux.»

« Je veux que quand on parle de rap, on parle d’Angie. »

Est-ce que l’on doit s’attendre à plus de sons rap pour son après-Nouvelle École ? Impossible de le savoir, et c’est cette imprévisibilité qui plaît à son public. Par ailleurs, elle vient de franchir le seuil des 100 000 auditeurs par mois sur Spotify pour la première fois de sa carrière. Une notoriété soudaine qui ne l’effraie pas pour autant : « Je suis trop reconnaissante, mais je ne vais pas prendre la grosse tête ni changer. C’est ce que j’attendais. »

Crédit photo : Paodeo

Même si la peur du succès l’a parcourue ces derniers mois, elle s’est efforcée de la chasser et n’a qu’une hâte : que son nom soit sur toutes les bouches. « Je veux que quand on parle de rap, on parle d’Angie. Je suis sûre de mon karaté, mais surtout, je sais que c’est du karaté. Je ne fais rien à part bien faire ce que je fais. », dit-elle avec assurance.

Avec Angie, tout part de l’amour : celui qu’elle a reçu, celui qu’elle écrit, celui qu’elle chante. Le reste — les caméras, les chiffres, les buzz — n’est qu’un bonus sur une trajectoire déjà inévitable. Et cette trajectoire ne fait que commencer.

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